De nombreuses séries de Qi Gong sont enseignées régulièrement à l’école du Qi.
En voici un aperçu.
Les Qi Gong de référence de l’école
et qui en créent la lignée.
Le Tai Ji Qi Gong “le Qi Gong du faîte suprême”
Le Tai Ji Qi Gong, fait partie des lignées « Yang Sheng » et plus particulièrement de la lignée de Jiao Guorui,
c’est le Qi Gong de référence de l’école du Qi, et le plus enseigné.
Dominique Banizette l’enseigne depuis 1992.
Cette série dont la fluidité et la beauté ne sont plus à démontrer a également une dimension poétique et spirituelle qui s’adresse et éclaire directement l’esprit. La libération des articulations, l’harmonisation de l’énergie et l’équilibre droite gauche, ne sont qu’une petite partie des effets corporels et énergétiques de cette série.
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Le Tai Ji Qi Gong appartient à la lignée des Qi Gong Yang Sheng « Qi Gong pour nourrir la vie ». Il a son origine dans une forme en 13 mouvements, le Tai Ji Zhuang, composée par Xu Xuan Ping au VII siècle après JC, sous la dynastie des Tang ( 618 – 907 ). Dans le courant du XXième siècle, Huang Xi Lin enseigna cette méthode. Et c’est Jiao Guorui qui la diffusa en Chine, en Corée et en Allemagne. Minoru Hoshino l’a transmise à Dominique Banizette.
Le Tai Ji Qi Gong comme on le voit appartient à une lignée ancienne mais reste toujours vivant et en évolution. Cette lignée comprend un ensemble de pratiques spécifiques :
– des préparations
– des postures debout
– des marches
– une pratique de mouvement immobile, Tai Ji Jing Gong.
et des séries de Qi Gong dont
– les 13 mouvements prophylactiques
– et des formes particulières à cette lignée, du jeu des 5 animaux, des 6 sons thérapeutiques et des Ba Duan Jin.
Les Vertus du Tai Ji Qi Gong :
Comme dans toutes les séries de Qi Gong, chaque geste a un effet thérapeutique et énergétique particulier sur les méridiens et les organes et améliore donc la circulation de l’énergie et du sang dans l’ensemble des fonctions.
Mais comme chaque série il a aussi ses vertus spécifiques
- L’immobilité des pieds pendant l’ouverture et la fermeture permet un fort contact à la terre.
- La latéralisation et le déplacement des pieds dans tous les autres gestes entraînent un mouvement différent des 4 membres et donc un effet sur les 2 hémisphères cérébraux, ainsi qu’une amélioration de l’équilibre dans la circulation énergétique entre la droite et la gauche et une amélioration de la latéralisation par l’utilisation du pas de l’arc.
- La mise en situation dans l’espace au début de la pratique amène à une pratique centrée mais ouverte sur l’extérieur grâce au placement de l’attention sur la vastitude de l’espace qui nous entoure, en relation avec les énergies du ciel, de la terre et de la grande nature que l’on incorpore.
- La mise en relation avec les énergies externes qui viennent renforcer le Dan Tian inférieur, provoque un nourrissement efficace des énergies internes et en particulier de Jing par l’absorption, dans chaque geste, de ces différentes énergies externes.
- La mise en circulation systématique, entre chaque mouvement, de l’énergie absorbée amène une très grande présence de l’axe et du centre et une très grande fluidité de l’énergie. Elle permet également une meilleure répartition de l’énergie entre le haut et le bas, une dynamisation permanente de Chong Mai, par un travail spécifique sur l’axe entre chaque geste, ainsi qu’un nourrissement de Jing par la mise en mouvement de ces énergies vers les lieux de stockage, entre chaque geste.
- Un renforcement de l’utilisation de Yi, l’intention et une meilleure possibilité d’expression de Shen grâce à un travail précis de positionnement du regard.
- L’ouverture des articulations due à l’expansion du geste amène une élasticité accrue des tendons et des muscles et une amélioration de la rythmicité des mouvements biologiques internes par l’utilisation des forces dynamiques du corps, alternées et symétriques : ouvertures – fermetures, extension – retour.
Le Yang Sheng Ba Shi “ 8 exercices pour nourrir la vie ”
Cette série a été composée pour avoir une action préférentielle sur l’ensemble des merveilleux vaisseaux, sur le nourrissement des moelles et sur l’harmonisation des chaînes musculaires, elle permet de rééquilibrer l’ensemble de la structure corporelle, de redonner ou d’entretenir la souplesse articulaire, le tonus musculaire, et l’élasticité des ligaments et des tendons. Elle renforce et harmonise l’énergie vitale, apaise l’esprit et libère le cœur.
Elle a été composée en octobre 2010 par Dominique Banizette et Benoit Lesage.
Comme tous les Qi Gong, cette série peut être pratiquée par chacun pour son plus grand bénéfice. Cependant de part sa structure interne, ses effets sur la structure corporelle et sa tonicité, elle convient particulièrement bien aux danseurs, aux sportifs, et aux pratiquants d’arts martiaux. La pratique de cette série va en effet leur permettre d’effacer les tensions inhérentes à leurs activités, d’entretenir leur corps et de renforcer leur niveau énergétique souvent mis à mal par les nombreux entrainements. Elle va également leur permettre d’accéder à un apaisement de l’esprit qui est trop souvent orienté, voir tendu, uniquement vers la réalisation d’un seul objectif, créant ainsi de nombreuses tensions tant corporelles que de l’esprit.
Pendant le laps de temps de la pratique, il n’y a pas d’objectif à avoir, juste être là et pratiquer. Cette mise en parenthèse du “vouloir”, a un effet extrêmement apaisant et en même temps très structurant, pour le corps comme pour l’esprit.
– Origine du Yang Sheng Ba Shi par Dominique Banizette →
– Un commentaire d’Evelyne Castellino, chorégraphe →
Le jeu de 5 animaux “Wu Qing Xi”
Qi Gong de santé, très populaire en Chine, basé sur l’imitation d’animaux : le tigre, l’ours, le cerf, le singe et la grue.
Le jeu des 5 animaux est une technique de longévité qui imite les mouvements de cinq animaux sauvages.
Il préconise l’utilisation de la pensée pour augmenter l’effet des exercices et améliorer la circulation du Qi. Il régule le corps, la respiration et l’esprit.
C’est un des Qi Gong les plus anciens. Il fut composé par un médecin Hua Tuo, il y a environ 1800 ans, sous la dynastie des Hans postérieurs ( 25 ap JC – 220 ap JC).
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Hua Tuo (142-219) fut un médecin de renom, dont la célébrité s’est prolongée jusqu’à aujourd’hui. Chirurgien, gynécologue, pédiatre, il utilisait tout autant l’acupuncture que la pharmacopée ou les moxas. Il passe pour être le créateur du premier anesthésique. Hélas ! Il n’a laissé aucun écrit.
Nous disposons cependant de quelques descriptions de la pratique « du jeu des 5 animaux» de Hua Tuo. Ces textes, dont les plus anciens sont presque contemporains de Hua Tuo, décrivent
“le jeu des 5 animaux” comme une pratique de santé et nous donne une biographie de Hua Tuo, mais sans illustrations.
Jusqu’à récemment les plus anciens dessins du jeu des 5 animaux dont nous disposions dataient de la Dynastie des Ming (1368 – 1644). Ils sont reproduits dans un livre : « la moelle du phénix rouge » et représentent d’anciens immortels pratiquant cette série pour mieux vivre.
Mais en 1973, des dessins représentant la pratique du jeu des 5 animaux ont été trouvés dans la tombe de Ma Wang Dui, à Chang Sha, dans la province du Hunan. Cette tombe date de 190 à 168 avant JC. Ces dessins sont donc antérieurs à Hua Tuo.
Hua Tuo a en effet composé cette série, comme sont composées toutes les séries de Qi gong, en s’inspirant de documents et de pratiques déjà existantes :
- L’art du Tu Na, la respiration
- Le Dao Yin, art du mouvement
- Les pratiques taoïstes déjà anciennes. Zhuang Zi, maître taoïste bien antérieur à Hua Tuo (IVème avant JC) parle déjà de la pratique des animaux en lien avec la respiration pour conserver ou améliorer sa santé.
- Hua Tuo a également observé les animaux sauvages avec beaucoup de précision. Il était arrivé à la conclusion que les animaux pratiquent parfois certains exercices pour renforcer leur constitution ou réguler certains désordres internes.
- Sans doute s’est-il également inspiré de la méthode de combat des 5 animaux (Wu Qin Quan) ou de danses rituelles chamaniques.
- Enfin, il y a associé sa connaissance précise de la médecine traditionnelle chinoise, en particulier la théorie des fonctions des organes internes, des méridiens et de la circulation du Qi, des liquides et du sang.
Depuis sa création, le jeu des 5 animaux a donné naissance à de nombreux styles allant de formes externes très dynamiques, gymniques, voire martiales, à des formes internes qui s’appuient principalement sur le Souffle, l’Energie. Les formes qui insistent sur la santé appartiennent à la lignée des Qi Gong Yang Sheng : nourrir la vie.
Elles permettent à la fois la régulation de la forme corporelle, de la respiration, de la pensée émotionnelle, mais aussi du Souffle-énergie, le Qi
et du Yi, l’Intention.
Selon Hua Tuo, la pratique du jeu des 5 animaux est une pratique très complète.
- Elle améliore la santé du corps et de l’esprit,
- prévient et traite les maladies,
- améliore également les maladies chroniques et traite le fond de la personne,
- augmente la longévité, la confiance en soi et la vitalité de l’esprit,
- renforce la constitution et la force physique,
- renforce les articulations, les muscles, les tendons et les os,
- assouplit les ligaments et les muscles,
- amène la vigueur dans les membres,
- améliore les fonctions des organes, la digestion, les inflammations de l’estomac et du foie,
- améliore le système respiratoire.
- Elle agit également et principalement sur l’hypertension et la fonction cardio-vasculaire,
- augmente la quantité de Qi, de sang et de liquides en circulation,
- améliore la circulation du Qi, des liquides et du sang, en particulier aux extrémités,
- renforce et mobilise l’énergie le long des canaux principaux et collatéraux,
dissout les stagnations,
- traite la faiblesse nerveuse, améliore l’attitude mentale et augmente les perceptions.
Le petit bâton de Qi Gong
« Tai Ji Chi » & « Tai Ji Bang »
Cette pratique est issue de la tradition énergétique chinoise. Elle utilise le maintien d’un bâton entre les mains pour porter les formes.
Le petit bâton est un outil qui par sa présence entre nos mains, par son poids, par sa forme, par sa texture …, permet au corps et à l’esprit de sortir de leurs schémas habituels et de trouver d’autres chemins, d’autres sensations qui favorisent l’accés à une détente tonique du corps, un apaisement de l’esprit et une mise en circulation harmonieuse de l’énergie.
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Maitre Feng Zhi Qiang qui est décédé en 2012, a reçu cette pratique particulière des maîtres Chen Fake et Hu Yao Zhen. Après l’avoir complétée et perfectionnée il l’a enseigné, entre autre, à Minoru Hoshino qui l’a transmise à Dominique Banizette. A l’origine cette pratique s’appelait Ning Bang « tordre le bâton », maître Feng l’a nommée « Tai Ji Bang Qi Gong ».
Dans cette lignée, il existe deux séries complémentaires d’utilisation du petit bâton.
Une série pour cultiver une force douce et fluide appelée Tai Ji Chi
Une série pour cultiver une force puissante appelée Tai Ji Bang
Comme tous les Qi Gong ces deux séries aident à améliorer la santé, à renforcer l’énergie, à apaiser l’esprit, mais elles ont également des effets spécifiques.
Dans le Tai Ji Chi
Le fait de maintenir un bâton entre les Lao Gong donne une base claire à la posture ou au mouvement et oblige la personne à fixer son attention sur le maintien du bâton. Peu à peu les tensions se relâchent, l’esprit et la respiration s’apaisent.
Les mouvements sont faciles et permettent un ressenti rapide de l’énergie.
Le bâton stimule les Lao Gong et libère les poignets.
Grace au bâton, l’énergie circule dans l’ensemble du corps, elle est guidée et ressentie jusqu’au bout des doigts.
Et pour les pratiquants plus avancés, cette forme permet également la pratique interne de la petite et de la grande circulation céleste.
Dans le Tai Ji Bang
La contre force exercée permet d’augmenter l’énergie et la force des mains.
La pratique des torsions favorise la souplesse des articulations, l’élasticité des tendons ainsi que la fluidité du corps et de l’énergie.
Les pratiques en cavalier augmentent puissance du bas du corps et permettent la détente de la partie haute du corps.
Ces deux séries sont également un outil pédagogique efficace en particulier pour les débutants.
Le poids du petit bâton entre les mains permet de mieux appréhender le sol et de s’enraciner. Il permet également de mieux sentir son propre poids et aide au transfert harmonieux du poids d’un pied sur l’autre.
La sensation de la petite bague au centre du bâton favorise la sensation de l’axe et du centre et le placement de l’axe.
Elle favorise également l’apaisement des pensées. Le fait de poser l’esprit sur la petite bague lui donne un support pour ne pas se disperser.
Les autres Qi Gong enseignés
Les Qi Gong des monts Wu Dang
Issus des monts Wu Dang, ces Qi Gong constituent un ensemble comprenant deux séries : le Wu Dang 1 qui comprend 15 mouvements et le Wu Dang 2 qui en comprend 14, ainsi qu’une série de 6 postures et la pratique de la méditation.
Ils ont été transmis à Dominique Banizette par Peter Moy au début des années 1990.
Le Wu dang 2 est enseigné en cycle 2 et en formation de maîtrise des formes
Le Wu Dang 1 est uniquement enseigné en formation de maîtrise des formes.
Ces pratiques sont très anciennes et font partie des outils qui peuvent apporter l’harmonie, augmenter la durée de vie, prévenir les maladies et permettre le développement spirituel de l’esprit.
Elles agissent sur les 3 niveaux de l’être, indissociables dans la pensée chinoise, Jing, Qi, Shen,
Elles permettent de réguler les 3 composantes de la nature humaine, le corps, Xing, l’esprit émotionnel, Xin, la respiration, Xi .
Le corps est perçu dans sa totalité, on n’est pas séparé et on pratique dans une sensation de légèreté, en harmonie avec l’espace tout autour comme s’il nous accueillait. Le geste se dessine dans cet espace.
Le regard est ouvert sans focaliser, présent, lumineux, il manifeste la présence de Shen.
Le Wu Dang Qi Gong n° 1
Ce Qi Gong est une série très complète et facile à pratiquer qui s’adresse à toute personne quelle que soit sa santé ou sa constitution physique.
Il permet
D’harmoniser la circulation de l’énergie, des liquides et du sang.
De renforcer le niveau énergétique.
De détendre le diaphragme et d’apaiser la respiration.
De libérer les articulations.
Ce qui optimise le fonctionnement des organes et permet de retrouver ou de conserver une bonne santé et d’augmenter la durée de vie.
« Plus la méthode est simple plus l’effet est profond » disait Peter Moy.
Le Wu Dang Qi Gong n°2
Ce beau Qi Gong a été élaboré pour la pratique de l’alchimie interne, Nei Dan. Il permet à des pratiquants avancés de réaliser l’inversion de l’eau et du feu, processus qui enclenche la transformation de Jing, l’essence en Shen, l’esprit par l’intermédiaire de Qi, le souffle. Ceci afin que Shen puisse recontacter sa source, le Tao et retourner au Vide, Wu Ji, le lieu où toutes les transformations sont possibles.
De façon imagée durant cette pratique nous mettons le feu lumière du Dan Tian médian en présence de l’eau du Dan Tian inférieur, créant ainsi « des nuées » qui en s’élevant vont nourrir et éclairer Shen.
Peter Moy nous disait « Tout part de Wu Ji et se développe en Tai Ji » .
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Pour réaliser l’alchimie interne il est nécessaire :
- D’avoir renforcé son niveau énergétique, c’est à dire d’avoir engrangé du Qi sous forme de Jing afin que l’énergie que l’on met en circulation, soit harmonieuse, fluide, mobile. Les premiers mouvements sont donc consacrés à charger en énergie les différents niveaux, à harmoniser et mobiliser l’énergie et à mettre en relation dynamique des différents Dan Tian.
- Que l’énergie soit raffinée, c’est à dire propre, pure, claire, lumineuse. Deux des mouvements centraux sont consacrés à l’élimination des toxines et durant toute cette série on capte des énergies claires.
- Que le corps et l’esprit soient unifiés et que l’esprit et le niveau médian soient paisibles. Pour cela on pratique Wu ji entre chaque geste.
- De faire une pratique spécifique de mise en relation de l’eau et du feu. Les 3 derniers mouvements procèdent de cette mise en relation.
Les Ba Duan Jin
Appelés aussi « huit brocarts de soie » ou « huit trésors de soie » ou encore « 8 exercices élégants », les Ba Duan Jin sont une des séries de référence, puisque ils font partie des plus anciens Qi Gong parvenus jusqu’à nous et parmi les plus pratiqués encore aujourd’hui.
Léo Landsman et Rinnie Tang dans « Le mouvement qui apaise » précisent que : C’est une série des plus populaire car ils sont en quelque sorte la synthèse, la quintessence, de l’ensemble des exercices chinois de santé.
C’est une forme très ancienne qui a environ 1800 ans, dont on ne connait pas l’origine. Elle a été développée, décrite et dessinée au XII siècle par un général, qui est resté célèbre dans toute la Chine : Le général Yue Fei (1103 – 1142). C’est à partir de cette description que se sont développées les différentes formes connues à ce jour.
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La variété de la gestuelle serait issue
- De l’observation des gestes spontanés et des mouvements qui nous viennent naturellement pour soulager nos tensions corporelles
- De pratiques déjà existantes
- D’une connaissance profonde de la théorie médicale chinoise
Tout le monde peut pratiquer cette série selon son niveau car il existe des formes très douces et des formes très martiales, des formes très internes et des formes plus externes. Il existe même une forme spécifique de Ba Duan Jin assis que peuvent pratiquer les débutants, les personnes âgées, les convalescents ou les personnes très fatiguées.
Les Ba Duan Jin permettant d’intégrer facilement les fondamentaux sous jacents à la pratique, ils sont souvent utilisés par les enseignants pour leurs élèves débutants. Mais ils peuvent aussi être pratiqué avec beaucoup de plaisir et de bénéfice tout au long de la vie pour entretenir un corps vigoureux, une bonne santé, un esprit calme et serein ou pour approfondir une pratique plus interne.
Il existe de nombreuses variations de cette série en fonction des différentes écoles de Qi Gong : l’école civile ou populaire plus douce, l’école martiale ou militaire plus dure. Mais également selon la position : assise ou debout, ou selon le but recherché : médical, de bien être et de santé, martial ou de pratique interne. Cependant, toutes les formes de Ba Duan Jin qui ont été élaborées depuis 1800 ans possèdent les mêmes principes de base.
Signification du terme : Ba Duan Jin
Par le chiffre 8 : « Ba » en Chinois, les Ba Duan Jin font référence aux Ba Gua, c’est à dire aux 8 trigrammes, représentation symbolique de l’énergie des 8 directions. Ces 8 trigrammes étant eux même les composants des 64 hexagrammes (voir le « Yi Jing », ou livre des mutations), image symbolique de la vie dans sa globalité.
Jin signifie : brocard, mais aussi : brillant, beau
Duan signifie : pièce, morceau
« Ba Duan Jin » fait donc référence à un très beau tissu, noble et précieux, fait de soie et brodé de fils d’or et d’argent. Cette image indique probablement la richesse et la qualité précieuse et harmonieuse de la pratique.
Les domaines d’intérêt de cette série sont nombreux
C’est un Qi Gong court dont les mouvements sont simples et d’un abord pédagogique facile.
C’est un Qi Gong admirablement construit pour intégrer les fondamentaux sous jacents à la pratique et redonner une harmonie à la fois fluide et tonique à la structure corporelle.
Ce Qi Gong utilise les déplacements des membres et du tronc dans les différents plans et les différents axes de mobilité du corps, afin de renforcer l’élasticité et la tonicité des tendons et des muscles et d’assouplir et fluidifier les articulations. Aucune partie du corps n’est oubliée.
Afin d’accroître les effets de la pratique, on peut au fur et à mesure de la progression, plier davantage les jambes et répéter plus longuement chaque mouvement.
C’est aussi un Qi Gong dans lequel chaque geste est construit pour avoir une action préférentielle sur tel ou tel déséquilibre avec une indication thérapeutique précise.
Au fur et à mesure de la progression, la respiration et l’esprit sont associés à la gestuelle afin de favoriser la circulation de l’énergie et du sang dans les méridiens et les organes internes et d’améliorer la vitalité.
Pendant la pratique on doit rechercher la tonicité mais aussi l’harmonie et la douceur, une respiration fluide et légère, un esprit calme et serein, un Yi clair et précis. Ce qui permet de régénérer et de rééquilibrer l’ensemble des circuits énergétiques, de repositionner et de fortifier la structure corporelle et de renforcer la constitution.
Enfin ce Qi Gong comme toutes les séries de Qi Gong possède son niveau de pratique interne, que ce soit pour la pratique debout ou pour la pratique assise. Et donc outre la pratique habituelle des Ba Duan Jin de santé dont on vient de parler, il existe des formes internes de Ba Duan Jin debout et assis. Ces formes très finement élaborées permettent d’accéder à des niveaux de pratique très internes en lien avec les méridiens extraordinaires, la petite et la grande circulation céleste, les 3 Dan Tian, le nourissement des moelles et la place de Shen dans la pratique.
Les formes enseignées ont été transmises à Dominique Banizette par
– Minoru Hoshino depuis 1987 pour la forme interne et la forme assise.
– Tan Wen Bin dans les années 1990 pour la forme de santé.
Les 24 exercices taoïstes
C’est une série de 24 mouvements très simple dont l’ensemble produit une série ludique et très complète. Elle s’utilise plutôt en préparatif dans les cours de Qi Gong et elle est appréciée des personnes qui pratiquent le Tai Chi Chuan.
Par sa simplicité et sa variété elle est également très appréciée des enfants et des âgés.
Excellente base de départ, alliant douceur, fluidité et tonicité, l’accent est mis sur l’enracinement, la stabilité, le placement de l’axe, la coordination, la souplesse articulaire et le placement de la respiration.
Cette série m’a été transmise il y a longtemps par J.M. Chomet qui l’avait lui-même reçu de Chu King Hung.
Les grandes spirales “Da Luo Shi”
Les grandes spirales sont une série courte, composée de 5 mouvements.
Elle permet de placer sa pratique dans la sensation d’un espace vaste et enraciné.
La mobilité des pieds et des bras en fait un Qi Gong simple et très complet.
La rondeur et la fluidité des gestes permettent une harmonisation globale du corps.
Les mouvements spiralés favorisent l’élasticité et le relâchement des muscles et des tendons.
Les points d’attention et les intentions accroissent la mise en circulation du Qi dans l’ensemble du corps et plus particulièrement dans les méridiens merveilleux.
Elle permet d’entrer profondément dans la détente et l’apaisement du corps et de l’esprit.
Les 6 sons thérapeutiques
ou 6 expressions subtiles « Liu Zi Jue »
Ce que l’on traduit souvent en français par « 6 sons thérapeutiques » peut également se traduire par « les 6 expressions subtiles », dans un mot à mot qui nous rapproche d’avantage des images générées par les idéogrammes.
Cette série particulière de Qi Gong s’appuie sur l’émission de sons en rapport avec les 5 modalités.
La vie est vibrations et nous faisons partie intégrante de cette vie. Nous sommes donc nous même vibrations. Il semble que lorsqu’un son, c’est-à-dire une vibration, est émis et qu’il est accordé à la vibration originelle d’une de nos fonction organique, cela permet à l’organe de se recaler sur sa vibration propre. Ce son peut être émis de l’intérieur ou de l’extérieur.
Dans la série des 6 expressions subtiles nous émettons nous même les sons, un pour chaque organe. L’effet thérapeutique est puissant et souvent immédiat, comme si cette vibration émise réveillait une mémoire à l’intérieur du corps permettant à l’organe de retrouver sa musique personnelle.
L’ouverture des 12 méridiens « Jing Mai Gong »
C’est une série tout à fait récente, qui a été crée en 1985 par un collectif d’enseignants.
Ce Qi Gong associe le mouvement et les postures et permet d’activer la circulation de l’énergie dans les méridiens principaux et les tendino-musculaires.
En conséquence, il va également permettre de dégager le trajet des méridiens collatéraux, d’activer la circulation du Qi et du sang et de réguler la fonction des organes et des entrailles, les Zang Fu.
Cette série stimule toutes les zones du corps, mobilise l’ensemble des énergies et permet de fortifier la constitution et d’améliorer la santé.
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Pour que la pratique puisse être efficace, il est nécessaire d’avoir en mémoire une représentation claire du trajet des méridiens principaux et de leurs liens avec les branches collatérales et les organes.
L’enchaînement se pratique dans le sens de la grande circulation énergétique.
Les mouvements doivent être souples, fluide et détendus, bien que toniques.
Chaque mouvement est composé de trois temps :
– Un temps de mise en place.
– Un temps d’allongement du méridien et de la chaîne musculaire qui le sous-tend.
– Un temps de relâchement du méridien activé.
A la fin de l’ensemble des mouvements de chaque méridien, avant de passer au méridien suivant il est bon rester quelques instants dans la posture et dans l’attention du méridien que l’on vient d’ouvrir et de laisser l’énergie y circuler librement.
Le Yi Jin Jing “Classique du renforcement des tendons et des muscles”
Le Xi Sui Jing “Classique de la régénération des moelles et du cerveau”
Ces 2 séries très anciennes sont complémentaires. Créées par Bodhidharma, la première permet de renforcer le corps, les articulations et les tendons. La deuxième favorise la vie spirituelle et la clarté de l’esprit.
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Bodhidharma (dit Da Mo 483-536) prince et moine indien est arrivé en Chine en 527 après JC à l’âge de 44 ans. Il s’est établi au monastère de Shaolin dans les monts Song Shan et y est mort 9 ans plus tard. Il est enterré près du monastère au pied de la montagne de l’ours. Le monastère de Shaolin fut construit en 495 soit 32 ans avant l’arrivée de Bodhidharma pour accueillir un autre moine Bouddhiste indien : Ba Tuo dit aussi Mi Le Fo, « le joyeux bouddha ».
Bien qu’ayant réellement existé, Bodhidharma est également un personnage de légende et de nombreuses histoires merveilleuses racontent ses faits et gestes.
Il a fondé la 1ère génération du Bouddhisme Chan en Chine qui a donné le Zen au Japon.
Le Yi Jin Jing
Da Mo a crée cette série pour améliorer la santé, renforcer et assouplir les tendons et les muscles, augmenter le niveau énergétique et la force musculaire et redonner de la vigueur aux moines de Shaolin qu’il avait trouvé à l’époque en bien mauvaise santé.
C’est une série facile à comprendre et à pratiquer, car elle repose sur une théorie de base simple et les résultats sont rapidement visibles.
Pendant la pratique, il faut trouver la force élastique des tendons et des muscles. Pour trouver cette force élastique, on alterne la mise en tension, extension des tendons et des muscles, et leur relâchement. La respiration ample et profonde et l’énergie harmonieuse et fluide conduisent le geste dans un corps détendu mais tonique, ouvert et souple.
Le Yi Jin Jing permet de
- Renforcer et stabiliser le corps physique
- Transformer les tendons, les muscles et la forme corporelle
- Retrouver et maintenir la santé
- Accroître la longévité
- Accroître Jing, l’essence et la quantité de Qi en circulation
- Éliminer les stagnations dans les 12 méridiens
- Faire circuler le Qi harmonieusement dans les 12 méridiens et les 8 méridiens curieux, en particulier les vaisseaux gouverneur et conception, et donc dans les organes
- Engendrer du Qi dans les membres, les muscles et les tendons plutôt que directement dans les organes.
- Renforcer Wei Qi et l’emmener à la peau, dans les poils, les cheveux et au-delà de la peau
- Accroître la bravoure et la puissance, la sagesse et l’intelligence
- Réguler Jing Qi Shen,
- Accumuler de l’énergie et se doter de bases solides pour aborder le niveau spirituel par le Xi Sui Jing.
Le Xi Sui Jing
Bodhidharma a crée cette série pour favoriser l’élévation du niveau spirituel des moines de Shaolin.
Elle permet de stabiliser et de nourrir l’esprit et d’affiner la qualité spirituelle par le lien que l’on établi avec l’énergie du ciel, mais aussi grâce à un travail sur la conscience : Shen.
C’est une série plus difficile à pratiquer car elle se pratique en présence de Shen Gong, le travail de l’esprit. Visualiser et ressentir, visualiser sans attachement, être dans l’attention ouverte, ressentir sans s’impliquer.
Elle repose sur
- L’utilisation de la lumière. On absorbe la lumière et on accumule le Qi, puis on laisse cette lumière remplir les moelles. Le travail sur les moelles fait partie du travail d’alchimie interne des taoïstes. Les os deviennent forts, le corps s’allège, l’énergie vitale devient pure, fraîche et claire, les toxines sont éliminées, la circulation de l’énergie et du sang est améliorée. Shen s’éclaire.
- La méditation qui permet de stabiliser l’esprit qui doit être clair et vide et d’éliminer les 7 émotions. Au centre du Dan Tian supérieur, le centre spirituel, la partie sage et éclairée peut être obscurcie par les émotions liées aux 5 sens, par une mauvaise hygiène corporelle, une mauvaise santé et par les pensées obscures. La méditation permet de garder Shen en sa résidence.
Le Xi Sui Jing permet de
- Éliminer les maladies en renforçant le système immunitaire
- Améliorer le fonctionnement hormonal
- Renforcer la circulation de l’énergie dans les méridiens extraordinaires et principaux
- Remplir de Qi les 8 méridiens curieux, les moelles et le cerveau donc les 12 méridiens principaux et les organes
- Rendre abondant et fort le Qi et le sang
- Emmener le Qi vers la profondeur
- Tonifier l’énergie des reins et de renforcer Jing,
- Fortifier les os,
- Réguler l’utilisation de Jing
- Réguler Jing Qi Shen
- Purifier et nettoyer les moelles.
- Transformer les moelles et éclairer Shen